Charge émotionnelle, spirituelle, mentale et sexuelle des femmes
Nombre de femmes sont épuisées par le mode de vie actuel, très loin de ceux qu’il était à l’époque de Jésus. Le rôle de la femme a totalement évolué, ainsi que son environnement. Les taches se sont complexifiées au fur et à mesure du temps.
Certains hommes aident concrètement leurs femmes, au quotidien (gèrent les enfants, gèrent le linge, l’entretien de la maison, les courses, les repas, la vaisselle, etc.) Majoritairement les femmes se sentent seules, car elles auraient plusieurs activités (le travail rémunérateur, la gestion de la maison et des enfants et leur couple). L’ensemble devant être managé dans une journée de 24 heures, une semaine de 7 jours et une année de 365 jours.
Il est nécessaire de remettre la situation dans son contexte, tout comme les responsabilités des uns et des autres dans un couple, dans la vie quotidienne.
Le stress professionnel, la charge mentale permanente, le développement de la communication (smarphone, tablettes, applications, jeux) occupe le cerveau à chaque instant. Même en dormant il ne se repose pas, car nous pensons à ce que nous n’avons pas fait dans la journée, à ceux qui restent à faire le lendemain et à la liste des courses ou à amener son enfant au docteur ou au piano. Notre cerveau n’est pas une machine et à ses limites.
Le confinement a aggravé la situation pour nombre de femmes qui ont dû travailler de leurs domiciles en télé-travail, gérer les enfants et leurs devoirs, mais aussi vivre en permanence avec leurs conjoints.
Au niveau sexuel, la femme doit gérer sa contraception (même si de plus en plus d’hommes participent de ce côté et que bientôt sera disponible une pilule pour homme), se protéger des malades (lorsqu’elle n’est pas en couple et fidèle) et le risque d’une grossesse non-désirée. Elle doit gérer le plaisir de son compagnon sans oublier son propre plaisir.
Dans notre cas, la charge mentale du foyer était partagée, tout comme la charge sexuelle, et je m’occupais de la majorité des tâches ménagères, de nombre de repas et de l’entretien du linge, sans compter des courses.
Mais la charge la plus importante et qui est trop souvent absente de la réflexion, c’est la charge émotionnelle. C’est lorsque dans un couple la femme s’occupe du bien-être mental des deux partenaires et des liens sociaux. Mais aussi des problèmes avec sa famille, de l’éloignement, de gérer les problèmes de ses parents, frères et sœurs, la distance et l’angoisse d’un appel téléphonique synonyme de mauvaise nouvelle. Nombre de femmes africaines ou immigrées comprennent ce que je veux dire. L’angoisse de ne pas pouvoir aider, ou de ne pas se déplacer. La femme doit s’assurer de protéger son foyer qui est de sa responsabilité première, mais aussi de ses occupants.
Se rajoute pour les croyants, la charge spirituelle (les temps de prière, de lecture et de méditation des écritures, les temps de partage à l’église, les temps de partage avec les frères et sœurs de l’église, les événements communautaires, etc.). La charge spirituelle est consommatrice de temps et d’énergie, réduit le temps de sommeil et augmente la fatigue ; qui plus est en temps de jeune. Que reste-t-il pour passer du temps avec les enfants et son mari, et trouver du temps pour soi, seul !
Les femmes d’aujourd’hui veulent être libre, indépendante financièrement et matériellement. Seule, les tâches domestiques, familiales et les enfants sont à la charge d’une seule personne, contre deux dans un couple. Le peu que fait le conjoint est fait et une tache de moins à réaliser pour la femme.
La charge sexuelle me semble plus lourde pour une célibataire qu’une femme mariée, car elle doit faire attention aux MST et à un risque accrus de grossesse. De plus, il est reconnu par la médecine que des rapports réguliers améliorent la santé et permettent de mieux dormir.
A mon avis, le problème principal vient du monde professionnel et de la digitalisation du travail avec l’hyper connexion permanente et la suppression des frontières entre travail et domicile.
Je ne contexte pas qu’il y est des inégalités entre hommes et femmes, alors Dieu nous a donné l’égalité. Mais elles sont principalement dans le monde professionnel et peu à la maison. Une meilleure répartition des tâches permettrait de réduire la pression psychologique sur les femmes (mères de famille). Trop de femmes considèrent le travail à la maison comme une corvée, alors que c’est les bases de la construction d’un foyer solide. Le conjoint doit aider, soutenir sa compagne, mais le principal reste à la femme, qui peut faire mieux avec une meilleure organisation. Il y a une différence fondamentale entre la génération actuelle et celle de nos parents et grands-parents. Les femmes d’aujourd’hui passent plus de temps à s’amuser qu’à s’occuper de leurs familles.
Le confinement a rajouté la tâche éducative dans nombre de foyers, ce qui a totalement déstabilisé les parents.
Dans ces conditions, les femmes sont épuisées, fatiguées et sujettes aux stress et aux angoisses.
Les couples ont dus se supporter tous les jours pendant des semaines, avec l’impression de vivre dans une prison, sans pouvoir sortir. Un choc psychologique pour nombre d’entre nous.
Selon une tribune de 22 députés du 28 mars 2020 sur le partage des tâches et de la charge mentale dans les couples, il faut retenir : « La crise sanitaire sans précédent que traverse le pays est, aussi, une crise des inégalités et notamment des inégalités de genre. Alors que les femmes consacrent en moyenne 2,5 fois plus de temps aux tâches ménagères, nous souhaitons alerter sur le risque réel que le confinement exacerbe les inégalités domestiques. […] Et, si la situation est exceptionnelle, elle ne fait pas exception : cette charge revient en grande majorité aux femmes, qui sont par ailleurs nombreuses, en parallèle, à devoir continuer à mener de front leur activité sur le terrain – soignantes, caissières, enseignantes, assistantes maternelles… – ou bien sous forme de télétravail. Ce sont aussi les femmes qui dans l’immense majorité des cas (84%) sont à la tête des près de 2 millions de familles monoparentales du pays et qui doivent gérer, seules, la vie du foyer. Alors que 60% des hommes déclarent se tenir à l’écart du ménage, 50% des fourneaux, et 48% de la vaisselle (étude Credoc de 2017), nous voulons alerter sur la nécessaire prise de conscience autour des inégalités au foyer. »
C’est une réalité, mais les charges mentale et domestique seront toujours plus importantes pour les femmes seules qu’en couples. La liberté a malheureusement un prix.
Mise en ligne le 15 décembre 2020
source : extrait du livre “les églises du miracle” en cours de parution